• Tu vas avoir quatre-vingt deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien.

    (André Gorz – Lettre à D.)


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  • Des mots bien tendres me viennent
    lorsque je pense à toi.


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  • Au bar le Social Club
    sur les hauteurs de Sète
    nous parlons trois amis
    des choses communes du cœur
    des pertes et des fracas
    buvant des whiskys japonais
    la demi lune comme rousse
    au-dessus de la mer
    une mouette dandine sur le muret de la terrasse
    des mots et des marins à flot

    l'amitié les amours et la poésie vivent
    tant qu'elles dépassent des frontières


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  • Pour exister il suffit de se laisser aller à être, mais pour vivre,
    il faut être quelqu'un, pour être quelqu'un, il faut avoir un os,
    ne pas avoir peur de montrer l'os, et de perdre la viande en passant.

     (Antonin Artaud)


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  • La mémoire de la ville
    dans la nuit à nos pieds
    la mer dans le miroir
    les bateaux immobiles
    la terrasse d'un café sur le port
    les touristes aux peaux rougies
    comme dans les films qui se passent ailleurs
    les rondes des militaires armés


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  • Un morceau de ciel réellement aperçu suffit

    Georges Veltsos


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  • Je voudrais cette fois
    établir la distance juste
    celle où je ne perde
    ni toi ni moi


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  • Mes mots disent que nous sommes semblables.
    Ils disent aussi que nous sommes uniques.

    Jeanne Benameur


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  • Savent-ils qu'en leurs absences,
    leurs femmes de ménage se baignent nues dans leurs piscines ?


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  • L'esquisse de la lune dans le ciel encore bleu,
    la lumière du soir sur les hauteurs des villages -
    jusqu'à l'horizon -
    les collines, les forêts, les lavandes,
    et quelqu'un qui t'attend.

    Dans le sillon que d'autres larmes ont creusé,
    la vie déborde et coule sur tes joues.


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  • cycle

    à l’oreille attentive
    de celui qui
    de celle
    écoutant les bords de soi, les bouts du monde
    ses écoulements tangibles
    cherche à suivre l’ombre souterraine qui sera source
    circulant sous la pierre des nuits durant
    jusqu’au jour où
    débordera
    selon l’écho
    la lumière
    la rumeur
    l’aval
    le rivage

    s’y engloutira

    Julien Boutreux – Terre à ciel


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  • Fillette,

    Ne te sens obligée de rien,
    ne te raconte pas d'histoire,
    laisse venir ce qui s'en vient.


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  • Choses agréables à faire à la campagne

    Jouer avec le ciel,
    croiser le Père Noël au milieu des nuages.
    Assister à un lâcher de chouettes hulottes réparées.
    Suivre le vol d'un aigle.
    Ne pas écraser un petit lapin de justesse.
    S'éclairer de la lune, nommer les étoiles.
    Pisser sur la menthe sauvage.


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  • Parfois l'instant est mystérieux et laisse coite,
    comme ce soir, quand le barman me demande très sérieusement :
    - C'est votre mari, le roi fainéant ?

     (Je n'ai jamais eu de mari, c'est le complice avec qui j'assiste au spectacle qui a commandé une bouteille de vin local - la cuvée Roi Fainéant (spectacle généreux, vin correct))

    Si la vie était un livre, je ne serais pas restée bête.
    - Non, ce n'est pas mon cousin non plus.


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  • Sache que je ne garde rien dans le presse-papier.


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  • Ce qu'une femme s'autorise,
    elle l'autorise
    à toutes les femmes.


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  • L'unique et noctambule cigale
    dans le pin parasol,
    doit être portugaise.


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  • Un quartier de lune au-dessus du village,
    sous les guirlandes d'une guinguette,
    on danse, on boit, on fête la nuit,
    l'été et ses avenants.


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  • Au comptoir

    - Salut !
    - Salut le Désir, j'te croyais mort !
    - Ben non, tu vois, pas plus que toi !
    - Ça fait plaisir !
    - On ne peut mieux dire !


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  • Que soit notée ici
    ma reconnaissance éternelle
    à l'inventeur du ventilateur


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  • Après avoir passé un moment avec Tom Waits
    tu fumes une cigarette
    à la fraîche
    assise sur les marches de ta caravane
    il est presque minuit
    en face de toi
    un vrai Van Gogh
    celui de la nuit et des étoiles
    des silhouettes de cyprès

    Lire la suite...


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  • Imagine

    En 1968 le smig a augmenté de 43%.


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  • J'ai sorti les guirlandes
    pour une douce soirée
    comme si j'étais chez moi.

    (Il faut soigner la lumière,
    c'est notre seule issue.)


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  • Depuis la fenêtre du salon, alors je peux voir le quai de la gare et donc le couple de jeunes gens qui est à vivre sa vie là-dessus, deux jeunes gens qui s'embrassent avec une fougue et une tension oulàlà – nous sommes en présence de plusieurs litres de salive et d'amour, fou liés entre eux par une espèce de torture indienne, les jeunes gens, c'est entendu, sont tous plus ou moins sado et tout à peu près maso, comme ça, mêmement à vista de nas – deux jeunes gens qui donc s'embrassent avec une fougue et une tension oulàlà et moi alors cette fougue et cette tension oulàlà, ça me rappelle les petites cérémonies cannibales de notre jeunesse. Et moi, alors, c'est idiot, c'est tout bête. Mais voilà. J'ai faim.

     

    (Benoît Jeantet – Et alors tout s'est mis à marcher en crabe)


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  • A la cigarette digestive,
    de blagues en Scylla,
    et après consultation du Grand Tout sur un smartphone,
    nous apprenons que l'inspecteur du permis de conduire de Jean Yann
    s'appelle Lawrence Riesner.
    Ensuite chacun se débrouille avec ses souvenirs, la fuite du temps,
    et les routes départementales.


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  • Au comptoir

    - Tu es célibataire ou avec quelqu'un ?
    - Je suis compliquée.


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  • La sieste autour d'une piscine
    au milieu des oliviers,
    du Luberon ensoleillé,
    comme un braquage
    d'une autre réalité.


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  • Devant la librairie
    sur la place du village
    une poésie,
    ceux qui en sont ont le regard doux.
    Plus tard au milieu de la place
    un grand feu de la St Jean,
    Manu chante à tue-tête
    Pourquoi, pourquoi, même quand les gens s'aiment
    il y a, il y a, toujours des problèmes ?


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  • Danser avec la chaleur
    grand jeté à l'Est
    ouverture à l'Ouest
    puis le contraire
    tourner virer dans l'ombre
    sur la pointe des pieds
    s'élancer vers le soir
    les bras grands ouverts
     


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  • Au comptoir

    - Quand vous mettez un enfant au monde, quand vous tenez cette crevette toute neuve dans vos bras, comment pourriez-vous imaginer qu'un jour il chausse du 47 ? La vie, c'est pareil.

    - Ah bon ? La vie chausse du 47 ?


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