• Le courrier du dimanche

    Du Campement, le 080 115

    Ma chère Frangine,

    Des traînées de ciel mauve
    et rose
    l'horizon entier recouvert de givre
    des flaques de neige sur la prairie
    le soleil s'infiltre
    à travers une brume de perles,
    tu serais là
    tu y verrais des fées.
    Oui, tu as raison, la solitude peut faire mal au ventre, mais elle a – comme toute chose – sa force et son pouvoir.
    Je lis que tu es repartie au combat, les temps qui courent appellent les âmes guerrières.
    Il faudrait aller en Grèce, se rendre compte sur place.
    Nous savons bien que la vérité a mille visages,
    en plus du monde qui change à vue d'œil.

    Je ne fais pas grand-chose, enfin disons que je fais les mille choses à faire comme les devoirs accomplis, j'écris mollement, je m'interroge. L'important est de passer l'hiver.
    Heureusement, des tablées autour des potées, réunions de chantier – des chantiers de nos vies.
    Mon best de la semaine, un petit bijou, qui plus est se passe à Paname: Comment voler un million de dollars avec Audrey Hepburn.
    Tu vois, je cultive la légèreté.
    Parfois j'ai l'impression de me perdre dans une attente sans but et sans fin.
    Ce sont des moments où je tente d'amarrer ma désolation à la seule certitude, celle d'être jusque là vivante (cf pièce jointe).
    Nous ne devrions jamais cesser de faire l'amour.
    Je termine cette lettre avec le soir qui tombe,
    le ciel explosé en éclats et dorures,
    chaque fois que je lève les yeux, il redouble de flamboyance.
    Je le choisis présage.
    Prends soin de toi et fais-toi la vie douce.
    Love, Peace, and be Wild.

    Lady Day
    (tequila sunrise)

    Aujourd'hui c'est poésie en pièce jointe


    P.J. Je suis un pâle matin encore auréolé de ses rêves,
    Je suis la chaleur de midi lorsque le bleu du ciel est presque trop intense,
    Je suis le tonnerre qui gronde et la colère qui explose,
    Je suis dans l’insonore de cet accord entendu,
    Je suis là où tout n’est que timbre et trace,
    Je suis le phénix prédestiné, petit soldat immortel,
    Je suis dans la mélancolie du temps, sinuosité des ères,
    Je suis la seconde trop tard, le si j’avais su, le pourquoi là,
    Je suis dans l’éternité des pulsations,
    Là où se dessinent les visages, les sourires,
    Les larmes versées, les épées dans le dos,
    Et le vacarme des désespérances.
    Là où s’en retournent la confiance, la liberté, le fol espoir, l’acte,
    Et l’interrogation du sens.
    Je suis encore,
    Encor,
    En,
    vie
    (Agathe Elieva)


  • Commentaires

    1
    Marc Bonetto
    Lundi 9 Février 2015 à 09:53

    "Nous ne devrions jamais cesser de faire l'amour." Ca, c'est une grande vérité, d'une grande sagesse, mais rien n'empêche de recommencer. Il faut juste trouver la bonne personne. C'est là que tout se complique.

     

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    2
    Mardi 10 Février 2015 à 11:36
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