• Le courrier du dimanche

    Du Campement, le 290 315

    Ma chère Frangine,

    Un jour après l'autre
    comme les pas des marchant
    du vent dans les voiles de la prairie
    à la moindre accalmie
    les oiseaux déploient
    sifflets et trilles
    dans les bouleaux encore décharnés
    les écureuils tendent l'oreille.
    Autour de la table ronde, conversation à propos de la difficulté à maintenir le cœur débonnaire, dans la joie et l'ouverture, quelqu'un demande à quel degré d'assombrissement sont réellement les temps (j'aime bien comme tu le dis : la planète en a grave plein les chaussettes)
    Puis un autre lance une blague, on remplit les verres,
    on fait tourner le monde et les cigarettes.

    Camel est passé nous raconter des histoires de pêcheur de Marseille, on y était, à lancer l'hameçon au milieu d'un ban de bonites et sous les cris des mouettes.
    La peinture est finie, toute la maison est propre mais toujours en chantier, il y a tellement à faire, Coloc Bingo est sur tous les fronts (je cohabite avec un moine zen polyvalent et multitâche (merci l'univers))
    Je nettoie les œuvres d'art à la brosse à dent, une chose de plus que je n'avais encore jamais faite (ma vie est une aventure permanente).
    C'est tout de même un chantier cinquième dimension, je déballe et range un carton dans lequel nous avions entassé tout ce qui se trouvait sur la commode à l'entrée, j'y découvre un ange échappé de mon jeu de cartes : détente. Message reçu.
    Je lave la tirelire qu'on laisse toujours trainer là, je l'ouvre pour sortir les quelques centimes que l'on y glisse parfois, je trouve deux billets de cinquante euros.
    En y réfléchissant, il y a cinq personnes susceptibles d'avoir offert ce cadeau discret,
    je réalise que c'est cela ma fortune : cinq personnes dans ma vie ayant pu faire ce geste.
    On rigole en disant que c'est la maison qui participe à sa rénovation, je décide d'ajouter ce présent au budget matelas de la chambre d'amis, pour qu'ils y fassent de beaux rêves.
    Les énergies printanières et les premiers soleils donnent aux hommes un éclat dans le regard et une légèreté dans l'allure qui me laissent songeuse.
    Prends soin de toi et fais-toi la vie douce.
    Love, Peace, and be Wild.

    Lady Day
    (open)


    Aujourd'hui c'est poésie en pièce jointe.

    P.J. Refaire la nuit

    Il n'y avait que le silence
    Derrière chaque mot volé
    La route expirait dans les pierres
    Entre les murs écroulés

    Et pourtant le dernier poète
    Tendait l'oreille vers la mer
    Et cherchait encore à saisir
    L'insaisissable oiseau de la parole

    (Jean Rousselot)


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