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Le courrier du dimanche
Du Campement, le 190 415
Ma chère Frangine,
Regarder les soubresauts
du vieux monde
la ligne brutale
de son partage des eaux
et des ossements.
Je ne sais vraiment plus ce qui est juste, j'ai envie de me tenir loin de ces informations pour ne pas sombrer avec l'ineptie des hommes et des systèmes mais je suis ici et maintenant, c'est de ce monde dont je fais partie, je dois le savoir.Rocky a une phrase pour cela: accepter l'existence de ce qui est là.
La parole circule, beaucoup de visites de femmes cette semaine, conversations à l'essentiel, rigolades. Des coïncidences qui font des belles rencontres.
La merveilleuse marmaille de Coloc Bingo grandit à vue d'œil,
le printemps est une saison d'une saisissante beauté, n'est-il pas ?
La maison est prête, pimpante, la première phase de l'opération est lancée, j'ai du déjà refusé une location à des parisiens (je n'avais pas mis à jour le calendrier sur Airbnb)
Les projets en cours m'effraient autant qu'ils m'inspirent, je ne me pose cependant plus de questions, je sais que c'est la bonne chose à faire pour moi, qu'il est temps de partir, de refermer un livre pour en écrire un autre.
J'ai eu un court circuit nocturne, je me suis réveillée en sursaut avec des mots dans ma tête, cela disait : en voie de guérison.
De bon augure, me dis-je.
Je ne sais pas exactement de quoi mais je veux bien guérir.
Prends soin de toi et fais-toi la vie douce.
Love, Peace, and be Wild.Lady Day
(guérissante)Aujourd'hui c'est poésie en pièce jointe.
P.J. l’âme serait la vie dont jouit un animal
une racine qui respireelle a des vies successives
une existence qui embrasse ou se résorbe dans la vacuité(phénoménaux phénomènes)
elle a du sang et du souffle
elle désire et agit
dialogue avec la détresse
encolère l’émotion
dévaste la poitrine et disparaît dans les poumons
elle respireelle est le vent du sommeil
de l’évanouissement
de l’ombre de la mortelle est notre future consistance perdue
le souvenir déjà de ce qui a étél’être
de
l’avoir étéelle bredouille notre fragilité
puis ses faces
s’effacent
(Pierre Guéri)
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