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Le courrier du dimanche
Du Campement, le 030 515
Ma chère Frangine,
Provence en tropiques
l'air est poisseux
une chaleur étrange
humide
peut-être les prémices
du traité transatlantique
Je ne sais pas où est la vérité, cette lumière de chaque instant (dans des rencontres, des mots, des parfums de fleurs), ou dans ce que l'on sait des terreurs du monde ?Je connais des bébés, des bébés très contents d'être ici, quand vous croisez leur regard ils vous sourient (quelque chose de bien plus grand que tout ce que l'on connaît), et ma réalité est là.
Comment faire avec le TAFTA, Lampedusa, et toute cette malhonnêteté ?
Où est notre responsabilité ?
Deux jours passés en compagnie des poètes de Paris, de Lyon, de Valence, d'ici, d'ailleurs, d'on ne sait où. 1er mai pluvieux et très heureux.
J'ai beaucoup de photos dans ma tête, d'instants à garder au chaud, quelques exemples comme la lecture de cette poète qui fait tomber la neige avec ses doigts, nous n'étions plus qu'une poignée, ce que l'on appelle un moment de grâce, ou le flow subtil de ce jeune homme au regard doux, ou Paul Lamour chantant Le temps des cerises a capella, ou Paradoxal Girl et ses poèmes tranchants et son regard d'enfant, ou cette tablée, dans la nuit, après les rigolades, juste avant de se quitter, quand chacun lit un poème pour la route…
Sans oublier le moment où la Fée du bureau d'à côté qui trainait avec nous dans un apéritif longue durée s'est souvenu tout à coup qu'elle avait enfermé chez elle son ami bricoleur.
J'ai fait la connaissance de la squaw du Cow-boy, tu vas l'adorer, comme nous tous, elle est juste…cash
Coloc Bingo et Dam ont assuré toute la partie logistique, technique, physique, alchimique, je coloque avec un moine zen qui transforme mes rêves en réalité. Qui dit mieux ?
On ne reviendra pas sur cette autre réalité de l'éphémère en toute chose, mais tout de même,
la beauté laisse des traces.
Prends soin de toi et fais-toi la vie douce.
Love, Peace, and be Wild.Lady Day
(tangible)Aujourd'hui c'est poésie en pièce jointe
P.J. Poursuivre quelque chose de soi-même
dans la marche
on ne sait pas quoi
on ne sait pas
un temps de solitude à la pluie du trottoir
se laver les yeux de l'inquiétude
le rimmel à tes doigts
au milieu des mots ces parfums inventés
que nous inventons
un bec d'oiseau au bord des lèvres
le regard balancé dans le bleu paf !
coup du sort éblouissement
une magie à l'aveugle
la ville au bord du monde
la voiture arrêtée
il pleut sur le jardin
rester là longtemps
visages et paupières
au bord de nous
tout près de l'indistinct
sortilège du ciel
quand on s'écrit encore(Brigitte Giraud)
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