• Le courrier du dimanche

    Du Campement, le 160 815

    Ma chère Frangine,

    Le mois doux
    où le moi doute
    les premiers raisins
    les figues presque mûres
    et toutes ces certitudes
    quasi blettes
    comme toujours jusqu'ici
    nous relèverons le défi.
    J'apprends dans un article sur le parler djeune que mon presque credo est devenu un acronyme, dire désormais osef.

    J'y découvre d'autres éléments de vocabulaire que j'adopte pour le son, yolo sista !
    Je ne lis rien du monde mais parviennent des nouvelles de Calais, de Chine et d'ailleurs, comme pour entretenir la colère.
    J'ai lu l'article que tu as partagé sur le jour du dépassement. Chaque année à la même date, on nous informe tranquillement que nous avons consommé les ressources annuelles de la planète et vivons désormais à crédit sur le dos des générations futures.
    Ensuite il faut dormir tranquille, comme des braves gens.
    Je repense au film de Chabrol de l'autre jour, Une affaire de femmes, il poisse.
    Je n'ai jamais vu de tournesols comme ceux que Coloc Bingo a plantés,
    ils font plus de 3 m de haut…
    Ici les tournesols ne se tournent pas vers le soleil, ils cherchent à l'atteindre
    Tous mes projets en cours me vrillent la concentration.
    Ils avancent, comme tout un chacun, pas à pas.
    Demain je me remets au roman (je l'écris pour l'acter, m'empêcher d'encore me défiler).
    A la cigarette digestive nous avons conclu à propos de la problématique temporelle dont nous parlons régulièrement : à vivre l'instant présent avec toute l'intensité possible et requise, le temps rejoint la vitesse de la lumière.
    Les cartes me disent qu'il est naturel de s'égarer de temps en temps.
    Je tente d'écrire moi aussi un poème sur les femmes aux seins libres, pour l'instant rien de probant.
    Prends soin de toi et fais-toi la vie douce.
    Love, Peace, and be Wild.

    Lady Day
    (héliotrope)

    Aujourd'hui c'est poésie en pièce jointe

    P.J. II est à toi
    Ce passeport
    Pour tous les peuples,
    Avec un drapeau arc-en-ciel, et pour emblème une oie migratrice qui tourne autour du globe,
    En toutes les langues que tu veux, officielles ou pas,
    En bleu océan, rouge sang séché, ou noir charbon
    Prêt à brûler, à toi de choisir,
    Emporte-le où tu veux, la voie est libre et grande ouverte, la porte sortie de ses gonds,
    Tu peux entrer et sortir sans crainte, personne ne t’arrête,
    Personne ne te double dans la queue, ni te renvoie en arrière, il n'y a pas d'attente,
    Personne ne pointe sur toi une kalachnikov, ni les canines acharnées d’un chien prêt à bondir,
    […]
    Il est à toi ce passeport
    Pour tous les peuples
    Tu peux le lancer dans l’air pour le voir s’ouvrir comme des ailes qui volent dans le vent, et toi, si tu veux, avec

    (Antoine Cassar)


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