• Le courrier du dimanche

    Du Campement, le 041 015

    Ma chère Frangine,

    Le chat dort dans la maison
    l'automne est donc là
    en couleurs
    l'été n'a pas besoin de nous
    il est légèreté
    ensuite nos pas s'alourdissent
    il faut aller chercher la lumière dans la nuit
    comme les papillons
    et les êtres du même nom.
    Mon héros du jour s'appelle Krzysztof Olaf Charamsa : prêtre, gay, et heureux.
    Un homme debout.
    Du monde nouveau.
    Certaines personnes, agrandissent le monde, d'autres le rétrécissent,
    il faut croire que c'est ainsi qu'il respire.

    Toute la semaine, des conversations de grandes personnes, aux sujets divers : nous les nouveaux anciens, l'invention du monde, les portes qui s'ouvrent, les pages qu'on tourne, la bienveillance et la justesse, l'accord de l'univers, la cruauté des enfants, la valériane et l'addiction, les flipbooks et les correspondances, la poésie…
    (Les points de suspension me font penser à un personnage joué par Sandrine Kiberlain dans un film dont je ne me souviens plus, le rôle d'une femme qui ne finit jamais ses phrases, c'était tordant)
    Pas mal aussi de conversations en solitaire, face à face.
    A l'heure où je t'écris, dans la prairie ensoleillée, la jeunesse tient pow-wow.
    Je me souviens de ces moments où l'on se sert des capsules des bouteilles de bière comme cendrier.
    En empaquetant ma vie je tombe sur mes archives, beaucoup trop de souvenirs là dedans, j'emballe sans détail. Je m'appesantirai éventuellement au déballage.
    J'interroge les cartes, elles me disent - noir sur blanc - que ma maison est en moi.
    Elles me disent aussi de m'asseoir nue sur la feuille de lotus de la perfection et contempler la beauté du ciel nocturne.
    Pourquoi pas ?
    J'ai lu ce que tu avais posté, la presse galactique nous conseille d'être pragmatiques pour ce mois d'octobre. C'est comme si c'était fait.
    As tu vu la vidéo d'Hindi Zahra qui chante Un jour en acoustique ?
    De nature humaine, c'est difficile de ne pas lui envier tant de beauté, tant de poésie.
    Tu sais, je n'y peux rien, je pense encore à lui,
    je suis pragmatique, c'est comme ça, j'attends juste le clou qui le chassera.
    Je pense à son mystère.
    Prends soin de toi et fais-toi la vie douce.
    Love, Peace, and be Wild.

    Lady Day
    (réaliste)

    Aujourd'hui c'est poésie en pièce jointe

    P.J. […] L’amour est une catastrophe très naturelle
    qui secoue les branches sans ménagement.
    Parfois la tempête est si violente
    qu’elle jette à terre les fruits les fragiles
    les petites choses précoces
    que trop vite on invente entre nous.

    L’amour pousse de petits feulements
    il craint de s’égarer sur le chemin des aiguillettes
    et que la forêt entièrement le recouvre.
    L’amour est parfois un animal perdu
    qui court dans le brouillard

    L’amour a une petite languette
    qu’il faut tirer pour l’ouvrir délicatement
    sinon il peut déborder
    verser sur nous
    nous couvrir de taches inguérissables.
    […]
    (Marie Huot – in Terre à ciel)


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