• Le courrier du dimanche

    Du Campement, le 201 015

    Ma chère Frangine,

    Que deviennent
    tous ces sentiments
    qui nous traversent
    dans le silence ?
    D'accord ce n'est pas dimanche, mais d'abord est-ce bien sûr ?
    Qui a décrété qu'aujourd'hui n'est pas dimanche ? Et puis tout change si vite.
    Lu je ne sais plus où : Changer c'est juste accompagner la vie.
    Conversations autour de la table ronde, interrogations sur la capacité de changement de toute une civilisation, interrogations sur nos capacités à nous adapter au changement (c'est maintenant ou bien ?).
    A la cigarette digestive il se dit que tout être humain est un compromis entre nature et culture mais que la nature humaine n'est pas brillante, pas très lumineuse. Quoique.

    Dans mes triages, je suis tombée sur un rouge à lèvres (rouge rouge), pas servi depuis des années mais toujours fringant. L'esprit joueur, un restau avec Blondie a été l'occasion de retrouver cette sensation. C'est très bizarre de se peindre les lèvres en rouge, c'est à la fois tragique, décadent, beau, sensuel, un masque, un appel, une barrière.
    Que celui qui ne s'est jamais perdu dans ses propres contradictions, dans son propre théâtre, me jette le premier tube de rouge à lèvres.
    Ordinateur hospitalisé et grand soleil m'ont offert quelques jours de lecture.
    L'un des privilèges du métier d'écrivain est que lire fait partie du boulot.
    J'ai lu entre autre un Vargas, toujours à la hauteur, ses personnages sont superbes.
    Ah Jean-Baptiste Adamsberg !
    Séances de travail sur le scénario avec Flore et Lulubelle, des rigolades à faire pleurer les yeux, l'espoir que si le film se fait un jour les comédiennes vont nous adorer.
    A la fin du mois se termine la quatrième saison de mon journal.
    Je vois l'année qui vient un peu plus informelle.
    Et puis je démarre en même temps deux projets qui requièrent beaucoup, sans compter ceux en cours.
    Le roman est encore en défrichage.
    Je sais ce que je vais raconter, je sais comment, mais je ne sais toujours pas de quoi il parle.
    En déchiffrage.
    Le recueil de poésies chez Gros Textes s'intitulera finalement : Luberon/Malakoff – Chroniques électroniques, qu'en dis-tu ?
    Filleule-de-l'amour doit être arrivée en Californie à l'heure qu'il est, c'est effectivement une drôle de sensation une maison dont les enfants sont partis.
    Retrouver sa liberté et son errance.
    Avoir tout à coup le temps de soi (et plus d'excuses).
    Tu as raison de fuir ces guérisseurs trop sérieux, à mon sens aussi un soigneur doit d'abord se soigner lui-même, s'il n'est pas dans la joie je ne vois pas bien ce qu'il peut faire pour les autres. Sista, ton espièglerie et ta générosité te garantissent de ne pas tomber du côté obscur de la Force.
    J'écoute en boucle le dernier Charlelie, Fort rêveur (toujours ses jeux de mots pourris), un simple constat qui te plaira : Nous sommes tous des ours blancs.
    Prends soin de toi et fais-toi la vie douce.
    Love, Peace, and be Wild.

    Lady Day
    (sur la banquise)

    Aujourd'hui c'est poésie en pièce jointe

    P.J. Tout ce qui vit autour de nous,
    Sous la douce et fragile lumière,
    Herbes frêles, rameaux tendres, roses trémières,
    Et l'ombre qui les frôle et le vent qui les noue,
    Et les chantants et sautillants oiseaux
    Qui follement s'essaiment,
    Comme des grappes de joyaux
    Dans le soleil,
    Tout ce qui vit au beau jardin vermeil,
    Ingénument, nous aime ;
    Et nous,
    Nous aimons tout.
    […]

    (Émile Verhaeren)


  • Commentaires

    1
    Gratianne
    Mercredi 21 Octobre 2015 à 23:01

    Que deviennent
    tous ces sentiments
    qui nous traversent
    dans le silence ?

    quelle phrase magnifique, inspirante : 

    on dirait la première phrase d'un roman .

    à suivre ...

     

     

    2
    Jeudi 22 Octobre 2015 à 00:29

    :-)

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