• Le courrier du dimanche

    Du Campement, le 091 114

    Ma chère Frangine,

    La fatigue de se battre,
    dans ta tristesse un peu,
    effleure à la grisaille du jour,
    pour reprendre des forces
    j'ai la dame du lundi
    et toi les épinards de ton jardin à Paname.
    Ici il fait l'été le jour et grands froids bien avant la nuit, on se débrouille avec les deux.
    Nous préparons l'hiver, Coloc Bingo remonte le poêle à bois, John Pantoufle a doublé de volume (j'envie ces chats et leur protection intégrée).

    De grands projets changements de vie se discutent autour de la table ronde, si tu veux savoir il te faudra passer par ici, je n'ai pas de voyage parisien en vue.
    Une lecture près de Grenoble bientôt, je la prépare, le choix des poèmes à lire est un casse tête, je ne suis pas rodée comme ces pros que je croise sur les scènes poétiques.
    Malgré les bonnes conditions, je peine, tu sais, à passer tant de temps à l'alimentaire. Depuis quelques années l'écriture est devenue exigeante, il lui faut mon esprit entièrement libre et acquis. Et puis quelque chose souffre en moi du lien de subordination, non ce n'est pas l'orgueil comme je te sens encline à le penser, cela à voir avec le sauvage, l'animal – la ruée des brancards.
    Aujourd'hui est le 25ème anniversaire de la chute du mur de Berlin, on s'en souvient n'est-ce pas ? Dans notre histoire l'exemple que rien n'est immuable et que l'on peut être surpris à tout moment par la façon dont les choses tournent.
    A savoir, pas forcément une mauvaise surprise.
    Laisse toi aller, ce bel Indien pourrait être ton passeur de retour au présent.
    De mon côté, rien à signaler, si ce n'est des regards, trois mots échangés à la caisse d'un magasin, les hommes sont terre lointaine, pour l'heure c'est moi que j'apprivoise.
    Je lis des livres légers et écoute en boucle Nevermind de Leonard Cohen.
    Prends soin de toi et fais-toi la vie douce.
    Love and Peace.

    Lady Day
    (à l'intérieur)

    Aujourd'hui c'est poésie en pièce jointe

    P.J. Les couleurs tombent dans la couleur.
    Un auvent claque dans le bleu.
    Tes mains pourraient bien s’envoler
    si elles ne tenaient pas ensemble,
    là où tu les as laissées,
    avec ta foutue peur
    de n’être pas assez.
    (Brigitte Giraud)


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