Du Campement, le 211 214

Ma chère Frangine,

L'hiver est flambeur,
et son solstice ardent.
Marcher dans le soleil,
s'éblouir d'un rien.
Se sentir en vacances à l'approche des fêtes, passer la nuit en séries américaines,
jusqu'à la fin de la saison 7 de Sons of Anarchy – à l'aube tragédie grecque chez les Hells Angels
(c'est mon côté masculin qui aime cette série, le côté féminin s'y rince juste l'œil).
Le lendemain je marche en roulant des mécaniques.
Je songe aux mauvais garçons que nous avons pu fréquentés, le dernier en mémoire avait tout de même trois six tatoués sur le corps – c'était écrit dessus.

A la table ronde, on a de grands projets. C'est comme un feu, la flamme encore fragile, on sait qu'il nous réchauffera, pour l'instant on est au petit bois.
Je suppose le Chercheur arrivé à Paname pour Noël, tu vas le gâter avec ta nouvelle cuisinière (au fait, à gaz ? (à l'ancienne ?)).
La maison se prépare à l'arrivée de la marmaille de Coloc Bingo, elle s'ébroue, se réchauffe.
Doog sera là pour le nouvel an, je n'ose pas me réjouir trop tôt, elle a tant de fois annoncée sa venue.
Tu sais, il m'arrive de prononcer à haute voix le prénom de mes fils, pour le plaisir de les entendre, et pour me rassembler.
Il semble que le terrain soit meuble sous nos pieds, c'est délicat de faire la part des choses entre sa propre histoire et les temps qui sont.
Cela noté, personne ne paraît fâché de voir finir l'année.
Prends soin de toi et fais-toi la vie douce.
Love, Peace, and be Wild.

Lady Day
(de l'avent)

D'une lecture en cours en pièce jointe.

P.J. Mais il faudra toujours des gens qui peignent, sculptent, écrivent loin du système, sans détester le passé, la rigueur et les règles de l'art, sans renoncer à la sincérité et à l'émotion que notre époque éteint ou détourne à force de surenchère.
(Gérard Garouste)