• Le courrier du dimanche

    Du Campement, le 040 115

    Ma chère Frangine,

    Une nouvelle année donc,
    et nous sommes toujours vivants.
    Plutôt joyeux et débonnaires qui plus est.
    Ce n'est qu'un passage d'un jour à un autre
    mais une occasion
    d'avoir l'impression
    de se rendre ailleurs.
    Bienvenue en 2015, faites vos jeux.
    Pour conjurer les sorts, nous commencerons par une pleine lune.
    Visite de Cam avec bouteille de cidre et galette des rois, la conversation vagabonde, elle passe même par le concours de l'Eurovision, où l'on apprend qu'en 2014 il a été gagné par un Autrichien à barbe habillé en femme et s'appelant Conchita, quelqu'un souligne que le monde va bien – finalement.

    Je me suis surprise à évoquer mon père (voire pièce jointe), moi qui n'en parle jamais, nous discutions de cette génération de pères silencieux et autoritaires (pour parfaire l'image de l'autorité, le mien portait un uniforme et une arme…).
    Cela a été un crève cœur de raccompagner Doog (au point de ralliement du covoiturage, elle avait choisi un chauffeur qui ressemblait à Marc Lavoine (c'est toujours notre Doog)).
    La maison s'est vidée, les bons moments laissent, encore présente, l'énergie d'une réalité paisible et chaleureuse.
    J'ai entendu parler à la radio du clochard mort en bas de chez toi. Un jour les logiciels d'Histoire le diront : à cette époque on laissait mourir des personnes dans la rue.
    Et les enfants auront peine à croire à tant de barbarie.
    En attendant, tu as raison, il nous faut sortir de là.
    Et comme le dit, entre autres, le Chercheur, le seul moyen est de construire autre chose, autrement.
    A chacun de faire sa part.
    Ou pas.
    Mille bonheurs à toi et tes guerrières.
    Prends soin de toi et fais-toi la vie douce.
    Love, Peace, and be Wild.

    Lady Day
    (sous le gui)

    En pièce jointe, d'une lecture en cours.

    P.J. Il faut croire que les mots creusent parfois des galeries souterraines, mystérieuses, et que ce que l'on croit enfoui, oublié ou perdu à jamais, ne demande qu'à ressurgir au moment le plus inattendu. Ils nous saisissent au col, et on n'y peut rien.
    (Gaëlle Josse)


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