• Le deuil du 3 septembre 2015

    Je ne vais pas faire circuler cette vidéo où l'on voit un enfant, 2 ou 3 ans à peine, presque encore un bébé, un "migrant" –car nous nous sommes habitués à ce mot horrible, destiné à nous induire en erreur sur la nature humaine de ces autres nous-mêmes, déportés par la guerre, la famine ou la haine, "migrants", comme s'ils le voulaient, comme s'ils avaient le choix ou comme migrent les oiseaux !– un migrant, donc allongé sur la plage comme une poupée et si paisible qu'on pourrait croire qu'il dort...

    Mais il ne dort pas, mes amis, il est mort.
    Il s'est noyé.

    Je ne vais pas la partager, cette vidéo, parce-que je ne peux m'empêcher d'y voir mon enfant, le votre... UN enfant, mort seul ou peut-être accompagné d'un père, d'une mère ou d'un frère qui l'aura sans doute tenu à bout de bras jusqu'à se noyer lui-même, elle-même, comme je l'aurais fait pour mon enfant, comme vous l'auriez fait pour votre enfant... Ou peut-être pas.

    Car auriez-vous eu ce courage ? Auriez-vous pris ce bateau, cet esquif branlant, ce radeau surchargé pour traverser la mer, sans savoir sûrement nager, en abandonnant derrière vous votre terre et ce qui, peut-être, restait de votre ville, de votre village, de votre maison, de votre famille... A quelle extrémité eussiez-vous dû y être contraints et par quel enchaînement d'horreurs, de souffrances et de misère, pour embarquer à destination de cet autre nulle-part ou de cette mort quasi certaine ?
    Non, certainement pas, vous ne l'auriez pas eu ce courage.
    Moi non plus.

    Je ne vais pas partager cette vidéo, mais je vais vous demander de partager ce texte pour proclamer haut et fort votre haine de la haine, votre absolue indignation, quel que soit votre bord politique, pour cette insupportable barbarie dont nous sommes les véritables responsables et dont sont encore plus responsables que nous ceux qui en appellent à notre indifférence ou à notre bêtise et prétendent, au prétexte de ne pas pouvoir accueillir toute la misère du monde qu'il faut couler les bateaux de migrants !

    Je suis français et fier de ce que je suis, et je proclame haut et fort que les étrangers sont une richesse et que la France doit redevenir une terre d'accueil. Je souhaite que les étrangers qui foulent notre sol soient secourus et accueillis avec tout le respect qu'on doit à des gens courageux et moins chanceux que nous.

    Honte à ceux qui prétendent le contraire.

    (Romain Dudek)


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