• Se footre la paix

    Un père, trois frères, plusieurs maris et compagnons, trois fils, un amoureux.
    Pas un qui n'aime pas le foot, et même quelques passionnés.
    Impossible d'y échapper.

    Quand j'étais gamine, mon père m'emmenait au match au stade Bonnal. Allez Sochaux ! C'était la fête, à cause des cacahuètes à la mi-temps. Et puis les gens qui criaient, et pouvaient finir très heureux. Même si quelqu'un disait toujours " Aux chiottes l'arbitre !". Après le match, on allait au Cercle, un hôtel particulier appartenant certainement à Peugeot comme tout le reste, on y croisait les dirigeants, les joueurs, et tout le staff qui tourne autour. C'est un souvenir un peu comme le bal de Sissi, sauf qu'il n'y avait presque que des garçons, moins les froufrous donc. Mais avec les belles lumières, les sirops à gogo, et parfois beaucoup de joie.
    J'ai toujours suivi par hasard l'actualité du ballon,
    une radio allumée, une conversation à la tablée.
    Allez les Verts !
    Dans les années quatre-vingt, j'étais enceinte du deuxième, j'accompagnais un ami cracheur de feu qui devait faire le spectacle à la fin d'un match au stade Vélodrome, époque Tapie le boss. Allez l'OM ! Nous avons passé le match assis à côté du banc de touche. Les gradins étaient remplis d'une foule hurlante, vue d'en bas c'est vraiment les jeux du cirque - plutôt effrayant. Faut croire que ça a plu au gigoteur dans mon ventre, il ne manquerait aucun match des marseillais.
    Plus tard, le dernier, ce devait être en 98, il avait 8 ans, me demandait de dire à longueur de journée "Thierry Henry est le meilleur buteur du monde !"
    Voilà comment sans que je m'y intéresse spécialement, le foot a toujours fait partie de ma vie.

    A s'y pencher de plus près, beaucoup de choses s'y disent, s'y jouent.
    Les sommes qui circulent sont irréelles, c'est un monde dans le monde où les hommes sont des enfants.

    La coupe du monde balaie des tribus lointaines d'Amazonie au pub de Marsac en Creuse, on ne peut l'ignorer ni la mépriser. Un milliard de spectateurs à la finale de 2014. 1 humain sur 7, ça ne laisse pas beaucoup de trous entre les mailles.
    C'est rassurant, la première chose que l'humain mondialise est le jeu.
    C'est la finance du jeu, aussi, et surtout, je sais, mais tout de même.

    Je comprends le désintérêt, voire l'indécence que l'on peut y voir.
    Pendant ce temps se passent beaucoup de choses terribles sur cette planète, mais ça ne peut pas lui faire du mal un milliard de ses habitants qui jouent ensemble, le dimanche.
    Au contraire.
    C'est même déjà pas mal.
    En fait.

    Dimanche, je mettrai ma robe bleue histoire d'être là, dans l'ensemble, je regarderai le match avec mon amoureux et surement quelques amis, il y aura peut-être Sarah et Marielle, Coco aussi, on va rigoler.
    Ailleurs mais en même temps que mes fils et mes frères.
    Allez les bleus !
    Je veux que la France gagne pour voir les rires de Kylian - danseur de ballon, et de DD - maître Jedi, et puis des sourires autour de moi, rien de sérieux.
    Mais quand même.
    Jouer le jeu.


  • Commentaires

    1
    Djack
    Jeudi 12 Juillet 2018 à 20:12

    Bon baiser du mondial!  agréable cet écrit…

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