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Déjà au jour suivant,
on chante le générique de Thierry Lafronde,
toutes les petites filles autour de la table étaient amoureuses de Jean-Claude Drouot,
frangine avait la médaille,
moi la dinette.
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Elle dit que les poètes écrivent seulement
pour qu'on ait de bonnes citations
à leur enterrement
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Elle dit que finalement c'est comme le vélo.
Il y avait pourtant longtemps
qu'elle n'avait pas tenu
un bébé dans les bras.
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A la tablée sous le pin
les bienvaillants
joviaux et débonnaires
éclatent des rires
pour garder la main
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Cela fait plusieurs fois que j'entends,
par lapsus ou par poésie,
quelqu'un parler de bienvaillance –
j'aurais tellement aimé l'inventer.
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Avec tout le respect que je lui dois
Quand je n'étais que gamine,
et qu'on chantait la Marseillaise,
on finissait en fous rires
par une rime qui avait du traverser
des générations
de cours de récréation.
Encore aujourd'hui,
à chaque fois,
c'est inscrit dans ma tête.
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Peut-être que les hommes ne sont pas beaucoup plus
que des petits singes
ou des coquillages béants,
ou des girafes minuscules
(quand on jette un regard depuis les astres).
Ou même pas grand-chose de plus
que des tulipes
ou des cailloux.
Ils ne sont presque rien dans l’univers immense,
mais cet à peu près rien
écoute les oiseaux.Lucien Noullez in terre à ciel
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Il y a du nouveau
une mise à jour
actualisation des programmes
réévaluation des logiciels
l'amour plus fort encore
Ce n'est pas rien
d'être debout
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Un père, trois frères, plusieurs maris et compagnons, trois fils, un amoureux.
Pas un qui n'aime pas le foot, et même quelques passionnés.
Impossible d'y échapper.
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Déblayer tous les mots de la table
Des papillons s'envolent sous les pas
Il y a toujours du vent dans nos cheveux
même les weekends et les jours fériés
Je ne compte plus mes naissances
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A propos de la maladie de Basedow dont je suis en voie de guérison :
Louis-Ferdinand Céline en 1933, met au point un produit, La Basedowine, enregistré au Laboratoire National de contrôle des médicaments sous le no 343-4 et commercialisé par les Laboratoires Gallier jusqu'en 1971.
(Source Wikipedia)quand on est littéraire...
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Retrouver pas à pas
la possibilité de soi
Le corps a son langage et même s'il a du mal à dire, il est comme moi,
il finit toujours par le dire.
J'ai beaucoup de gratitude pour tous ces messages amicaux, ces liens tissés, ces baumes au cœur, ils sont soutien pour retrouver la station verticale.
Trois médecins ont dit la même chose avec les mêmes mots : ça secoue.
Alors me voilà, toute secouée, je m'en remettrai, il me faut juste du temps.
C'est évidemment le moment de remettre à jour les priorités, c'est ce que le corps a dit.
Je me mets donc en vacances d'écriture, disons jusqu'à l'automne.
Vie douce à celui qui lit !
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Le premier soir, j'étais seule dans la chambre, mais j'avais trop mal pour dormir. Le deuxième jour, ils ont mis dans le lit à côté une vieille dame qui a râlé toute la nuit. Ils ont posé un paravent entre elle et moi mais ça ne changeait pas grand-chose. Elle respirait comme Dark Vador et était aussi consciente que la grand-mère de la Smala. Je les entendais quand ils s'occupaient d'elle, ils l'appelaient Madame, lui expliquaient ce qu'il faisait, j'étais touchée de ce respect.
J'ai été tout le long du séjour touchée par le respect et la compétence.
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Parfois ce n'est pas seulement un chanteur qui meurt, ni même un vieil ami, c'est toute une époque, un univers.
On ne sait jamais trop si cet air de liberté qu'on fredonnait c'était la vie plus simple ou la jeunesse de nos artères.
Bien sûr, je pleure, tous les souvenirs remontent, je pose les bornes de ma mémoire.
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Souvent, je préfèrerais ne pas savoir, tous ces morts à pleurer.
Certains disent que le monde se délite, qu'il est devenu si violent.
Je crois que la seule différence est que maintenant nous savons.
Nous sommes noyés sous les avis de décès.
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Que dis-je exactement quand je dis « mot » ? Quand je dis « mot » je dis mer, je dis ciel, je dis vent et lumière. Je dis toute la lumière et la peau, je dis grève et le sable collé sous la plante des pieds.
Quand je dis « mot » je dis aussi l’obscur, et je demande aussi : « Existe-t-il une mesure exacte pour l’obscur ? »
Quand je dis « mot » je te parle et il fait soudain clair, et je dis que je te parlerais même s’il faisait nuit, même si tu ne voulais pas, même si tu me disais que tu ne comprends pas. Quand je dis « mot » je dis qu’on peut toujours parler, même sans bouche et sans langue et sans cordes vocales, sans cartilage aryténoïde et sans muscle crico-aryténoïdiens. On peut toujours parler, on peut parler d’un mot. Et le faire exister.
Et tout faire exister.
[Isabelle Alentour]
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